Le délégué interministériel de la filière betteraves a rencontré le 2 mars les responsables de la filière betteraves alsacienne. Après une visite de la sucrerie d’Erstein, les membres du Conseil d’administration de la CGB Alsace emmenés par Franck Sander et Gérard Lorber ont échangé en salle avec Henri Havard sur les sujets d’actualité. L’application de l’arrêté autorisant l’usage des NNI a été au cœur des discussions, la culture du maïs n’étant pas possible, à ce stade, après une betterave NNI. Cette interdiction pénalise fortement les planteurs alsaciens car ¾ des betteraves sont habituellement suivies d’un maïs. A l’heure du choix des semences pour 2021, les planteurs ont eu à faire face à un dilemme : opter pour la sécurité contre la jaunisse en choisissant des variétés NNI ou garder la possibilité d’implanter un maïs en 2022 en renonçant à la protection NNI contre les pucerons.

Les planteurs ont tant bien que mal modifié leurs assolements pour privilégier l’implantation d’un blé en N+1, mais les réalités techniques et économiques ont pesé dans leur choix. Au final, moins de 45% de semences NNI (contre 85-90% au niveau national) et 5 300 ha de betteraves, soit une baisse de 12%. Cette situation inquiète les responsables de la filière alsacienne car elle s’inscrit à contre-courant de la dynamique de développement de surface impulsée en Alsace.

Henri Havard s’est montré attentif à cette spécificité alsacienne.
Les planteurs présents ne baissent pas pour autant les bras. Ils ont dit leur confiance dans le progrès scientifique pour régler le problème de la jaunisse. Ils comptent aussi sur la betterave dans leur assolement pour solutionner les exigences à venir de rotation des cultures à la parcelle. Enfin ils comptent aussi sur leur coopérative pour valoriser au mieux leurs betteraves dans un contexte d’amélioration des cours des marchés.

La journée s’est terminée par la visite d’une exploitation agricole produisant des betteraves et utilisant les pulpes surpressées pour alimenter les taurillons.