Les prix de betteraves 2023 sont connus, pour l’essentiel, que ce soit en France ou dans...
Après le trou d’air de mars, les spéculateurs reviennent sur les marchés des commodités… et pas qu’un peu ! Ils sont désormais net-acheteurs de 9,5 Mt, ce qui a permis au sucre roux, sur le marché mondial, de gagner quelques 14 % sur le mois d’avril. Il atteint désormais les 17 cts/lb – y compris sur les termes éloignés (Mai 2022). Le sucre blanc n’est pas en reste, gagnant 9 % sur le mois pour assurer 460 $/t jusque mars 2022 !
Pourquoi une telle reprise ?
Bien sûr, la macroéconomie joue son rôle. Le regain de confiance mondial, lié aux campagnes de vaccination, permet au pétrole brut d’atteindre les 70 US$/baril (du jamais-vu depuis la Covid-19). Et malgré la pandémie brésilienne hors de contrôle, le Réal gagne 4 %.
Mais les fondamentaux jouent aussi à plein. Le déficit mondial, sur la campagne actuelle (2020-2021), reste estimé autour de – 4,3 Mt par FoLicht. Mais l’équilibre anticipé pour 2021-2022 semble de moins en moins probable… Les premiers chiffres de la campagne brésilienne (qui a ouvert début avril) montre que l’impact de la sécheresse avait été sous-estimé. Wilmar, par exemple, s’attend à une chute de la production de canne autour de – 15 % par rapport à l’an dernier. Et si l’on ajoute à cela que l’éthanol brésilien reste bien robuste, les premières estimations de production de sucre chez le géant sud-américain risquent d’être sévèrement corrigées à la baisse.
A ce rythme, les stocks mondiaux de fin 2022 s’annoncent au plus bas. Peu d’information haussière à attendre de la Thaïlande avant novembre prochain : la production (sur une base novembre/octobre) n’atteindrait pas 7,8 Mt (contre 14,8 Mt en 2018-2019 !). Enfin, en Inde, le programme éthanolier prend une ampleur impressionnante : + 70 % d’éthanol seront produit sur la campagne éthanol du pays (qui dure de décembre à novembre), et sont l’occasion de supprimer un équivalent de 2 Mt de sucre du marché mondial.
Côté européen, les surfaces sont annoncées en repli : -1,4 % sur l’Union à 27, du fait notamment de la baisse française (- 6 %) et malgré les stabilités polonaises et allemandes. Même avec un rendement moyen olympique (de moins en moins probable, du fait du gel en France), l’Union à 27 restera importatrice nette de sucre, dans un contexte de stock au plus bas. La Commission chiffre même ces stocks, pour la fin septembre 2021, à 1 M : du jamais vu depuis le début des années 2010. De quoi assister à une explosion des cours en Europe ? Probablement si l’on regarde le marché du spot : il faudra bien finir par importer en provenance de pays devant s’acquitter des droits de douanes, par manque de disponibilité ! Mais, si l’on regarde du côté des ventes effectives des opérateurs, rien n’est établi : en février dernier, le sucre a toujours été livré autour de 380 €/t en France – soit un gain de seulement 6 % en un an, alors que l’Union a produit 1,8 Mt de moins ! Cela dit, avec les stocks européens actuels au plus bas et les prévisions de campagne à venir, les cartes sont désormais dans les mains des vendeurs pour permettre à la campagne 2021-2022 d’être, enfin, rémunératrice !
Les prix de betteraves 2023 sont connus, pour l’essentiel, que ce soit en France ou dans...
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