Les prix de betteraves 2023 sont connus, pour l’essentiel, que ce soit en France ou dans...
Depuis l’annonce de la fermeture de la sucrerie d’Escaudœuvres, des responsables politiques de tous bords affluent dans mon département du Nord qui va perdre sa dernière sucrerie, implantée depuis 150 ans. C’est évidemment un crève-cœur : quel gâchis pour le département, quels drames humains sont à l’œuvre. J’exprime ici tout mon soutien et ma compassion aux salariés et aux familles concernés.
Comment en est-on arrivés là ? Oui, les surfaces de betteraves ont fortement baissé. Après cinq ans de crises économique, climatique et sanitaire, la betterave est passée, pour beaucoup d’entre nous, d’une culture régulièrement rémunératrice à une culture risquée.
On peut invoquer le prix des cultures alternatives, bien plus attractif que celui de la betterave ces dernières années. Ou encore le manque de flexibilité de l’engagement coopératif (tant en termes de durée que de tonnages à livrer), peu compatible avec la faible visibilité sur les moyens de production, notamment en matière de protection de la culture de betterave.
Mais soyons clairs : le cœur de notre crise actuelle est technique et surtout politique. Car ce sont bien nos parlementaires français qui ont adopté, en 2016, la Loi Biodiversité portant interdiction de tous les néonicotinoïdes en France, alors que nos voisins belges et allemands (pour ne citer qu’eux) peuvent encore aujourd’hui continuer à en utiliser en traitement foliaire. Ce sont bien nos responsables politiques (Commission européenne, Parlement européen et Etats Membres) qui ont mis fin aux régimes des quotas. Ce sont les mêmes qui ont refusé d’agir pendant la crise économique post-quota (46 mois de prix du sucre sous le seuil de référence !). C’est bien notre ministère qui a décidé que la nouvelle PAC, par le biais des Ecorégimes, réduise à 10 % l’intérêt d’une surface qui comprend, indifféremment, la betterave et la pomme de terre.
Dit autrement, un élu qui prend des décisions promues par des adeptes de la décroissance ne peut pas s’étonner qu’elles engendrent justement, de la décroissance ! Rappelons-le à nos élus : nous vous avions prévenus que ces décisions fragiliseraient durablement la filière betterave ! Mais oui, on peut redonner de l’espoir dans la plaine ! Pour cela, il nous faut construire une vraie politique d’innovation agricole, n’interdire un produit phytosanitaire qu’une fois que l’on peut techniquement s’en passer ! Cessons les incantations sur les ‘clauses miroirs’ et retirons l’agriculture des accords bilatéraux lorsqu’ils sont destructeurs pour nos propres productions agricoles ! Cessons avec cette frilosité qui ressemble à une mascarade sur les NBT, quand les Britanniques sont en train de les autoriser ! Donnons de la visibilité à la filière bioéthanol, plébiscitée par le consommateur et levier très concret de décarbonation de nos transports !
Bref, ayons une politique ambitieuse, réaliste et bâtie sur les faits, pour notre agriculture et notre industrie agroalimentaire ! C’est ainsi que reviendra la confiance dans nos filières… et dans nos politiques !
Les prix de betteraves 2023 sont connus, pour l’essentiel, que ce soit en France ou dans...
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