Les prix de betteraves 2023 sont connus, pour l’essentiel, que ce soit en France ou dans...
Que de records en ce début avril ! Le sucre roux dépasse les 22 cts/lb, une valeur que l’on n’avait pas vue depuis 2016. Le sucre blanc est encore plus en forme, au-delà de 630 $/t, un record depuis 2012 !
Une succession de nouvelles ont conduit à cette flambée amorcée la dernière semaine de mars. L’OPEP, qui regroupe les pays exportateurs de pétrole, a annoncé une réduction des volumes de production et, en quelques jours, le pétrole a de nouveau côtoyé les 85 $/baril. Et cette annonce s’est télescopée avec celle en provenance de Brazilia : remontée de la taxation de l’essence – favorisant par ricochet le bioéthanol – à 1,45 BRL/l dans tous les États brésiliens à partir du 1er juin, soit une augmentation de 0,2 à 0,6 BRL/l selon l’État concerné. Résultat : les analystes ont revu leur estimation d’allocation de la canne à sucre vers l’éthanol, en réduisant les prévisions de production du géant sud-américain qui ouvre tout juste sa campagne 2023-2024.
De l’autre côté du globe, le son de cloche est proche. Fin mars, le Maharashtra, premier État producteur de sucre en Inde, annonce que sa campagne, déjà avancée des deux-tiers, ne produira pas plus de 10,8 Mt, soit 16 % de moins qu’attendu. Et le Guangxi, principale région productrice chinoise, n’anticipe pas plus de 5,2 Mt, soit une baisse de 14 % par rapport à l’an dernier.
Bref, les bilans mondiaux de 2022-2023 (octobre à septembre) sont largement revus à la baisse. S&P, qui prévoyait il y a deux mois un excédent mondial de 2,7 Mt, le chiffre désormais à 0,0 Mt ! Et l’Australien Green Pool a la même vision. Sur le plus long terme, la tendance n’est pas près de s’inverser : S&P a publié son premier bilan prévisionnel 2023-2024 à nouveau à l’équilibre (+ 0,6 Mt) et Green Pool anticipe, lui, un déficit qui pourrait atteindre 5 Mt !
Du côté européen, le marché est également euphorique. La Commission européenne a publié les chiffres de vente de sucre en février dernier, à une moyenne de 788 €/t sortie usine pour la région incluant la France. La demande se tient : l’autorisation d’importer quelques 35.000 t en provenance du Brésil a été demandée à la Commission européenne en avril, alors que cette provenance doit payer presque 100 €/t de droits de douane (droits dits CXL).
Et on ne voit pas de tendance à la décrue. Avec une hausse moyenne des surfaces de l’Union européenne qui n’atteindra pas 1 %, il faudrait que chaque pays dépasse son rendement moyen quinquennale de 8 à 10 % pour que l’Union soit à l’équilibre. Impossible compte-tenu des nouvelles règles sur les néonicotinoïdes : il faudra donc compter, à nouveau, sur les imports, qui devraient dépasser les 2,2 Mt sur la campagne prochaine… à condition de trouver des disponibilités. L’Ukraine montre déjà son intérêt : le pays augmente ses surfaces de plus de 20 %. A voir si cela suffira, car les provenances habituelles (notamment Maurice ou Fidji) ne montrent pas de signe de reprise.
Les prix de betteraves 2023 sont connus, pour l’essentiel, que ce soit en France ou dans...
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