A la demande d’Henri HAVARD, délégué interministériel betteraves et sucre, la CGB Champagne-Bourgogne a organisé une journée d’échanges le mercredi 30 novembre, dans la Marne. Après plusieurs visites d’exploitations le matin, une réunion échanges a eu lieu à Chalons. Elle a réuni une vingtaine de planteurs de la Marne, mais aussi des Ardennes et de l’Aube. La typologie était diversifiée, tant dans les modèles d’exploitations, que de secteurs géographiques, et de multiplicité des activités agricoles – dont plusieurs ETA, avec un regard enrichi sur les attentes des planteurs de betteraves à travers leurs clients. Que retenir sur les échanges de l’après-midi : La diversité des situations et de résilience des entreprises agricoles a été bien intégrée par Henri HAVARD, de même que l’écosystème dans lequel les exploitations gravitent avec beaucoup d’interdépendance entre productions. Les présentations de la situation de la filière régionale, mais surtout des performances techniques, des niveaux de charges betteravières (en très forte augmentation) et des marges (qui en moyenne pour 2022 retrouvent des couleurs), étaient une nécessité pour dresser un premier état des lieux fidèle de la situation betteravière régionale. A l’approche de la fin de la période de dérogation NNI, programmée à l’issue des semis 2023, chaque participant a pu émettre ses doutes sur les solutions qui pourraient être envisagées en termes de parade aux pucerons et à la jaunisse. Certes, chacun reconnait l’engagement, dont celui de l’Etat et le travail coordonné au sein des différentes pistes de recherches entreprises dans le cadre du PNRI (plan national de recherches et d’innovations). D’ailleurs, certaines d’entre elles sont déjà mises en œuvre à titre expérimental dans les fermes pilotes (dont l’une d’elle était représentée lors de cet après-midi et a pu apporter ses premières expériences et limites). Pour autant, personne ne souhaite prendre le risque de revivre l’épisode de la jaunisse 2020. Peu sont enclins, dans l’état actuel des connaissances, à la mise en œuvre de solutions multiples, trop partiellement efficaces, coûteuses, dont certaines d’entre elles seraient notamment concurrentielles au développement des plantules et complexifieraient, sans efficacité probante, l’itinéraire cultural. La recherche variétale reste le grand espoir en termes de remplacement de la solution NNI. Même si les résultats sont déjà encourageants, l’arrivée des premières variétés jaunisse, sans doute encore à parfaire au niveau des performances, pourrait être effective seulement aux environs de 2026. En conclusion, chacun s’accorde à dire : – être très attentif aux résultats à venir des expérimentations du PNRI et de la pertinence des éventuelles pistes qui pourraient être retenues. – de même, être en attente de solutions efficaces, opérationnelles à l’échelle des exploitations agricoles et économiques viables, qui restent bien les seuls gages du maintien des surfaces betteravières à venir.
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