Les prix de betteraves 2023 sont connus, pour l’essentiel, que ce soit en France ou dans...
Pour la plupart des commodités, le mois de décembre a conclu l’année 2020 en fanfare, elle qui a été décidément bien mouvementée.
Le maïs et le soja ont pris 12 %, le blé 8 %, et le sucre brut presque 5 %. Avec l’annonce, mi-décembre, de nouvelles subventions à l’export de la part des autorités indiennes, le sucre raffiné limite ses gains, mais approche quand même les 4 % de hausse sur le mois. Il faut dire que le gouvernement indien est, une fois de plus, très généreux pour sa filière : 476 M$ d’argent public sont sur la table, avec l’ambition d’aider à l’export 6Mt de sucre sur la campagne 2020/2021…
Mais le début de janvier confirme la tendance, et c’est même presque l’euphorie pour le sucre, avec un sucre brut qui a dépassé les 16cts/lb le 6 janvier, et un sucre raffiné qui va au-delà de 440 $/t le jour suivant : du jamais vu depuis 3 ans et demi !
C’est d’autant plus remarquable que les fonds spéculatifs ont, dans le même temps, réduit leur appétit pour le sucre. Ils sont désormais nets-acheteurs de 7,5 Mt de sucre : c’est beaucoup, mais bien moins qu’à la mi-novembre où ils l’étaient d’environ 10 Mt. Mais ce délaissement relatif n’a pas entaché la reprise, signe d’un manque de sucre à venir, à l’échelle mondiale, sur le court terme.
Le pétrole, lui aussi, a pris 4 % sur le mois, et le baril de Brent dépasse les 50 $. Combiné à la reprise du maïs (matière première de l’éthanol américain), cela a permis à l’éthanol de prendre 10 % aux USA, alors que les confinements en Allemagne et en France l’ont fait reculer de 10 % de notre côté de l’Atlantique. Au Brésil également, l’éthanol souffre, mais plus modérément (- 1 % en Réal, et – 3 % en $) mais, ici encore – et c’est une bonne nouvelle ! – sans effet sur le cours du sucre.
Cela va-t-il se poursuivre ? Les annonces indiennes étant désormais digérées par le marché, il n’y a pas de réelle raison que cela s’interrompe avant la lancée de la campagne brésilienne, en avril prochain. Reste à voir si les tendances relevées, ici sur le terme proche (mars 2021), se propagent aux échéances plus lointaines. Mais les signes sont bons : l’échéance d’octobre 2021 dépasse déjà les 14 cts/lb, c’est 1 cts de plus en un mois.
Côté Europe, le Brexit s’est conclu sur un gros « ouf ! » de la filière. Mais seulement à court terme car, à long terme, les provenances de Pays-Tiers, assouplies au Royaume-Uni, devraient limiter les origines de l’Union à 27. Le manque de sucre sur l’Union, lié à la jaunisse, devrait néanmoins minimiser cet effet sur la campagne en court.
Toujours est-il que la vraie question reste de savoir si la reprise du marché mondial se propagera sur le marché européen, alors qu’il a déjà été négocié à l’été dernier pour la plus grande part de ses volumes. Par contre, la tension sera forte pour ce qui est des achats spots, car le bilan européen promet de finir bien serré…
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