Les prix de betteraves 2023 sont connus, pour l’essentiel, que ce soit en France ou dans...
Les célébrations du 50e anniversaire de la mort du général de Gaulle mettent une nouvelle fois en lumière l’un des thèmes gaulliens les plus emblématiques : la souveraineté.
Il ne peut y avoir une France forte sans une France innovante et maîtresse de son destin, c’est-à-dire une France souveraine. La souveraineté, justement, il en est question dans notre secteur betteravier et sucrier.
À l’ouverture des débats au Parlement sur la mise en marché temporaire des néonicotinoïdes sur les betteraves sucrières, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a bien précisé l’état d’esprit de ce projet : « la question est celle de la souveraineté ».
Cela devait signer l’union nationale. Que nenni. Le sens du raisonnable demeure, hélas, une chimère française.
Les détracteurs de ce projet de loi (heureusement voté depuis) se confondent avec cette naïveté des années soixante et qu’une célèbre formule a parfaitement illustrée : « Mieux vaut avoir tort avec Sartre que raison avec Aron». Comme un pied de nez à tous ces héros autoproclamés,
le prix Nobel de chimie est attribué au même moment, en octobre dernier, à l’américaine Jennifer Doudna et à la française Emmanuelle Charpentier sur – tenez-vous bien – la mise au point de la technique génomique d’édition du Crispr-Cas9. Vous savez, cette technique d’amélioration des plantes, désormais incontournable, que la Cour de justice de l’Union européenne interdit d’utiliser dans nos laboratoires jusqu’à ce jour. Là est la tragédie, la France innovante, chère à de Gaulle, profite à d’autres.
D’un coté, le reste du monde : Chine, Russie, États-Unis, Inde avancent, que dis-je, accélèrent sur l’utilisation de cette technique ; de l’autre, les Européens palabrent, tergiversent et se déchirent sur cette innovation majeure. C’est du Feydeau à l‘échelle européenne, les portes (du Parlement) claquent, les quiproquos (politiques) sont nombreux, et les amants (du principe de précaution) surgissent du placard, mais ce vaudeville ne fait plus rire du tout car la situation est grave.
Il y a même urgence ! Tant les épreuves qui s’abattent sur l’ensemble de la filière ont failli conduire à ce qui ressemble à la débâcle de 1940.
Si, au moment où j’écris ces lignes, rien n’est gagné, reconnaissons tout de même la formidable mobilisation (CGB en tête) en faveur de la défense de la France betteravière. Sur le dossier emblématique de la jaunisse, nous n’avions que peu d’espoir.
En juin dernier, tout semblait impossible. L’âme de de Gaulle nous a-t-elle transcendés ? Sommes-nous inspirés par l’appel du 18 juin ? Toujours est-il que, quatre mois plus tard, une loi est votée et adoptée en faveur de la betterave sucrière.
L’esprit de résistance est bien là !
Maintenant, il reste au Conseil constitutionnel à l’approuver.
Nous aurons alors trois ans pour trouver des solutions post néonicotinoïdes et nos héros dans cette guerre économique, car c’est bien de guerre et donc de souveraineté dont il s’agit, sont tous les chercheurs et sélectionneurs qui oeuvrent sur le génome et les conditions de culture de la betterave. Toutes les troupes sont mobilisées : ITB, Inrae, sélectionneurs. Nom de code de l’opération PNRI : Plan National de Recherche et d’Innovation. Des fonds spéciaux sont d’ores et déjà débloqués : 7 millions d’euros. Preuve que la mission est de haute importance.
Fin 2023, nous espérons que ce commando français de la génétique betteravière soit sur les chemins de la victoire. Pour cela, il va falloir jouer collectif à l’image du XV de France de rugby qui remporta, contre toute attente, son premier grand chelem en 1968 à la grande
satisfaction du général de Gaulle.
La tribune de Guillaume Vanthuyne – Président de la Commission Semences de la CGB et de la Coopérative C-S2B
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